Près de 620 cancers du col de l'utérus pourraient être évités en Belgique

Journée Internationale de sensibilisation au papillomavirus humain (HPV) : ​ l'enjeu est d'améliorer l'information et la prévention d'un virus responsable de la quasi totalité des cancers du col de l’utérus

Ce dimanche 4 mars aura lieu la Journée Internationale de sensibilisation au papillomavirus humain (HPV). Ce virus touche près de 80% des femmes et des hommes sexuellement actifs une ou plusieurs fois au cours de leur vie (1) et est responsable de verrues génitales, de lésions précancéreuses et de cancers. L’occasion pour MSD Belgium de faire le point après 10 ans de vaccination contre le HPV et de mettre l’accent sur l’importance d’une meilleure information et prévention dans notre pays.

Éviter les conséquences liées au HPV grâce à un dépistage précoce régulier et à la vaccination

Le papillomavirus (HPV) serait responsable de la quasi totalité des cancers du col de l’utérus, l’un des cancers les plus fréquents chez les femmes. En Belgique, un cancer du col de l’utérus est diagnostiqué chez environ 693 femmes par an (2) et provoque près de 190 décès par an (3). La vaccination offrirait une protection contre 90% des cancers liés au HPV, 90% des cas de verrues génitales et une large protection contre toutes les lésions précancéreuses de haut grade. (4) Pour le Professeur Frédéric Kridelka, Chef du Service de Gynécologie-Obstétrique au CHU de Liège : « Les maladies liées au virus HPV sont évitables grâce au dépistage et à la vaccination, pour autant que le programme de vaccination soit optimal. »

Pas qu’une histoire de filles

Pour que la femme soit protégée correctement contre le HPV, il faut que la vaccination soit pratiquée suffisamment tôt, avant l'âge des premières relations sexuelles. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les hommes peuvent également contracter le virus. Vacciner les garçons aurait une double fonction : les prémunir contre les maladies associées au HPV - comme les cancers du pénis, de l’anus, de la bouche et de la gorge, qui sont en forte augmentation ces dernières années – et protéger les jeunes filles étant donné qu’ils sont porteurs du virus. Toutefois, la vaccination des garçons ne peut se faire qu’à condition que le taux de vaccination des jeunes filles soit optimal estime le Professeur Kridelka : « La première priorité est de protéger directement les filles, après on peut considérer éventuellement de vacciner les garçons. »

Éliminer les maladies liées au HPV grâce à un taux de couverture vaccinale optimal

Pour le Professeur Frédéric Kridelka : « On constate que la vaccination contre le HPV est efficace, en terme de diminution de l’incidence des condylomes, des maladies précancéreuses et cancéreuses, à la seule et unique condition que la couverture de la population soit optimale - plus de 80 % - et qu’il y ait malgré tout après vaccination une prévention secondaire (frottis vaginaux). Malheureusement, en Belgique, nous sommes encore loin du compte. Le dépistage n’est pas encore assez efficace et le taux de couverture vaccinal est encore trop faible, particulièrement en région Wallonie/Bruxelles où il avoisine à peine les 30%. La seule manière d’améliorer la situation est d’avoir un taux de couverture optimal, de vacciner les jeunes filles avant leurs premiers rapports sexuels et de mener un programme de vaccination efficace. Au Canada, par exemple, le taux de vaccination contre le HPV varie de 70 à 90% sur l’ensemble du pays (filles et garçons) et ils espèrent pouvoir éliminer les maladies liées au HPV d’ici 15 à 20 ans. (5) »

Après 10 ans de vaccination contre le HPV, où en est-on ?

En moyenne, 10 à 15 ans s'écoulent entre l'infection initiale par le virus HPV et le développement de lésions précancéreuses. En Belgique, la vaccination contre le HPV est recommandée et offerte gratuitement dans les écoles aux jeunes filles de 12-13 ans. Depuis juin 2017, un vaccin de nouvelle génération est remboursé.

Les données scientifiques sur le HPV de ces 10 dernières années sont encourageantes. Une étude réalisée entre 2010 et 2014 en Flandre, montre une réduction des verrues génitales chez 72% des jeunes femmes âgées de 16 à 22 ans et chez 51% des hommes du même âge. (6) Les programmes de vaccination efficaces implémentés ailleurs, comme c’est le cas au Canada ou dans certains pays scandinaves (7), où la couverture vaccinale est optimale, ont montré, en quelques années, une remarquable efficacité sur la réduction de l’incidence non seulement des condylomes mais également des maladies précancéreuses et cancéreuses.

Selon le Professeur Kridelka : «  Une étude épidémiologique (8) montre, qu’à court terme et avec un taux de couverture optimal, près de  3.024 cas de lésions précancéreuses et 16.293 cas de verrues génitales pourraient être évités en Belgique. Et à plus long terme, si on prend le cas du cancer du col de l’utérus, près de 620 cas pourraient être évités. La fédération Wallonie/Bruxelles devrait suivre la nouvelle recommandation du Conseil Supérieur de la Santé, à savoir protéger contre les verrues génitales, les lésions précancéreuses et les cancers et éventuellement étendre la vaccination aux jeunes hommes, pour autant que le taux de couverture vaccinale des jeunes filles soit optimal. »

Le HPV et ses conséquences dramatiques : témoignage

Nathalie, 44 ans, explique son épreuve face au papillomavirus : « Le cancer du col de l’utérus m’a été diagnostiqué en 2012. J’ai ensuite subi une intervention chirurgicale pour retirer la tumeur, suivi d’une radiothérapie et d’une chimiothérapie. A l’époque, je ne savais pas qu’il existait un vaccin, j’en ai entendu parler une fois confrontée à la maladie. Je pense qu’il est important que les jeunes filles soient informées et sensibilisées au papillomavirus dès le début de leur adolescence. Si l’on peut limiter l’incidence de ce virus via un vaccin, et réduire le nombre de cas de verrues génitales et de cancers, je pense que cela en vaut la peine. Parfois, on oublie d’aller chez le gynécologue, ce n’est pas toujours un moment agréable, mais c’est important de se faire suivre régulièrement car la maladie peut évoluer très rapidement et les conséquences peuvent être dramatiques. »

 

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(1) HPV - Humaan Papillomavirus (http://www.rivm.nl/Onderwerpen/H/HPV_Humaan_Papillomavirus, geraadpleegd op 07 september 2017)
(2) Hartwig et al., Estimation of the epidemiological burden of HPV-related anogenital cancers, precancerous lesions, and genital warts in women and men in Europe: Potential additional benefit of a nine-valent second generation HPV vaccine compared to first generation HPV vaccines, Elsevier Papillomavirus Research (2015;1: 90-100)
(3) https://www.ccref.org/particulier/col.php
(4) Hartwig S. et al. Infect Agent Cancer 2017;12-19.
(5) Presentation Jennifer Blake, MD, MSc, FRCSC, CEO, Society of Obstetricians and Gynaecologists of Canada, ‘Towards and HPV-free Canada?’ (2017)
(6) Dominiak-Felden G, Gobbo C, Simondon F (2015) Evaluating the Early Benefit of Quadrivalent HPV Vaccine on Genital Warts in Belgium: A Cohort Study. PLoS ONE 10(7): e0132404. doi:10.1371/ journal.pone.0132404
(7) Susanne K. Kjaer, Mari Nygård, Joakim Dillner, J. Brooke Marshall, David Radley, Meng Li, Christian Munk, Bo T. Hansen, Lara G. Sigurdardottir, Maria Hortlund, Laufey Tryggvadottir, Amita Joshi, Rituparna Das, and Alfred J. Saah, (2017) A 12-Year Follow-up on the Long-Term E ectiveness of the Quadrivalent Human Papillomavirus Vaccine in 4 Nordic Countries
(8) Hartwig S. et al. Papillomavirus Research, 2015;90-100.

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